Le 20 novembre, entendre les jeunes : le rapport « Des maux aux mots » comme rappel essentiel

En ce 20 novembre, Journée internationale des droits de l’enfant, il nous semblait essentiel de revenir sur un événement marquant qui s’est tenu il y a quelques jours : la présentation, le 18 novembre, du nouveau rapport annuel du Délégué général aux droits de l’enfant, « Des maux aux mots », consacré à la santé mentale des enfants et des jeunes.
Cette date symbolique, dédiée aux droits fondamentaux de tous les enfants, donne une résonance particulière à ce rapport qui met en lumière leurs réalités, leurs difficultés… mais surtout leur droit à être entendus.

Dans la matinée du 18 novembre, l’hémicycle du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles vibrionnait au rythme des paroles de jeunes venu·es de tous horizons, rendant la présentation du rapport particulièrement intense et porteuse de sens. Le choix du lieu n’est pas anodin : un espace de décision démocratique, où leurs voix ont réellement été entendues.

Pourquoi ce rapport est si important

Le rapport 2024-2025 met la santé mentale des enfants et des jeunes au cœur de son propos — un thème d’une urgence criante selon le Délégué général, Solaÿman Laqdim, et qui traverse toute la société.

Selon des chiffres cités dans le rapport (et relayés par les médias), 16,3 % des jeunes de 10 à 19 ans présentent des troubles psychiques avérés ; par ailleurs, 37 % disent rencontrer des difficultés psychologiques. C’est un signal d’alarme : le mal-être chez les jeunes n’est pas marginal, il s’amplifie.

Le rapport pointe aussi des facteurs de risque sociaux : la précarité, la discrimination (liée au genre, à l’origine, à l’orientation sexuelle) ou encore l’isolement. Le Délégué insiste : on ne peut pas seulement soigner des symptômes ; il faut agir sur les déterminants sociaux de la santé mentale.

Un moment fort, porté par les jeunes

L’événement de remise du rapport a été particulièrement marquant :

  • Le Conseil des jeunes a pris la parole avec force et courage, ce qui illustre le principe fondamental de participation : donner aux jeunes un espace réel pour s’exprimer.

  • Plusieurs associations et collectifs étaient représentés : Realism, l’ASBL Un pass dans l’impasse avec le projet « Écho de vie », le collectif Tout va s’arranger (dont un film poignant réalisé par Pierre Schoobroodt avec le Centre d’Action Laïque et la FAPEO), etc.

  • Des témoignages personnels ont aussi enrichi la matinée : notamment celui d’Arthur Verhasselt, qui a parlé de harcèlement et de santé mentale, avec des recommandations très concrètes.

  • Même des jeunes élèves du Lycée Guy Cudell étaient présents, ainsi que des familles : ça montre que la question dépasse les « experts » ; c’est un vécu, une réalité partagée.

Des recommandations concrètes

Le rapport ne se contente pas de décrire les problèmes : il propose aussi des pistes d’action :

  1. Investir dans les services de prévention : plus de soutien psychosocial, des structures accessibles, des échelles d’écoute dès le plus jeune âge.

  2. Agir sur les déterminants sociaux : lutter contre la pauvreté, la discrimination, l’isolement qui impactent la santé mentale des jeunes.

  3. Renforcer la coordination entre les secteurs : santé, aide à la jeunesse, éducation… Le Délégué appelle à plus de cohérence institutionnelle pour ne pas laisser les jeunes « incasables ».

  4. Donner la parole aux jeunes comme acteur central : non seulement comme bénéficiaires mais comme partenaires dans la construction des politiques.

Pourquoi cet article sur notre site ?

Pour nous, c’était essentiel de porter ce moment sur notre plateforme :

  • Parce que la santé mentale des jeunes est une priorité collective : ce n’est pas uniquement un dossier « jeunesse », mais un enjeu de société.

  • Parce que les jeunes doivent être entendus : leur participation à l’élaboration ou la présentation de ce rapport est une belle preuve que la démocratie participative peut être vivante et efficace.

  • Parce que les recommandations du rapport peuvent inspirer nos actions, que ce soit dans nos projets, nos partenariats, nos politiques internes.